Patrimoine

SAINT-JUST-SUR-DIVE

A la confluence du Thouet et de la Dive, Saint-Just-sur-Dive appartient au canton de Montreuil-Bellay en sud-saumurois. Aujourd'hui le village paisible entre vignes et peupleraies ne laisse pas deviner au visiteur son riche passé antique et ses trésors archéologiques.

HISTOIRE ET PATRIMOINE DE SAINT-JUST-SUR-DIVE

Lors des travaux de canalisation de la Dive vers 1820, un site gallo-romain est révélé. L’historien saumurois Jean-François Bodin, contemporain de cette découverte, baptise alors le site « Lézon » alors que le véritable nom du lieu est Anézon. Le mobilier archéologique est riche et varié et vient constituer le premier fond archéologique du Musée de Saumur : vases, amphores, médailles, outils, ou encore une originale trompe à coulisse à fonction cultuelle. On parle alors de la villa de Lézon et les fouilles révèlent aussi des fondations de murs incendiés.

En 1993, une série de clichés aériens attestent d’un véritable vicus antique, petite agglomération de plan orthogonal avec rues et maisons parfaitement ordonnancées. Ces clichés montrent aussi que le site a été occupé dès l’Âge de Fer puisqu’un enclos néolithique est repéré. Cette agglomération se trouvait à la croisée de voies anciennes qui du Poitou remontaient vers la Loire par la ligne de crête du Thouet. Ce noyau routier reliait les différents territoires des peuples gaulois : les Andécaves, les Turons, les Pictons et les Ambilatres.

Le site de Lézon est progressivement abandonné au Moyen-âge. Le carrefour des voies antiques est supplanté par les axes médiévaux Poitou-Anjou passant par la petite cité de Montreuil-Bellay qui se développe alors considérablement. Toutefois, entre le Xème et le XIème siècle, deux petites paroisses sont créées : Saint Hippolyte, au débouché du pont antique sur le Thouet dans l’environnement proche de la villa de Lézon et la paroisse Saint-Just plus au sud. En raison de crues régulières, les deux églises sont ruinées, seuls quelques vestiges subsistent.

La population, souhaitant s’éloigner de la zone de confluence Thouet-Dive et des inondations liées, s’implante à partir du XVIIIème siècle dans le hameau de Mollay qui constitue donc le bourg principal de la commune aujourd’hui. C’est un village-rue bordé de maisons de tuffeau principalement du XIXème siècle. Parfois à l’arrière, quelques maisons des XVIème et XVIIème siècles avec leur cour commune, évoquent un parcellaire plus ancien.

Le bourg de Mollay connaît deux graves incendies, l’un en 1731, l’autre en 1778. En 1793 le village voit passer les troupes vendéennes qui marchent vers Saumur en franchissant le Thouet par le pont de Saint-Just. Puis de grands travaux sont menés au XIXème siècle : construction de la Mairie-école en 1845, d’un nouveau pont sur le Thouet en 1877, et d’une nouvelle église Saint-Just entre 1896 et 1898, élevée par l’architecte Émile Roffay.

Plus insolites, quelques éléments du petit patrimoine méritent l’attention du visiteur. Ainsi dans le cimetière quelques sarcophages mérovingiens taillés dans le falun de Doué-la-Fontaine, dans l’église le bénitier sculpté dans une colonne datant de l’antiquité, ou bien sur la place du village la bascule des années 1920-1925, qui servait à la pesée du foin des prairies de Mollay vendu à l’École de Cavalerie de Saumur.

Pour des renseignements plus approfondis, prendre l’attache du Celestin Port auteur d’un ouvrage sur la région que vous pouvez consulter en mairie de Saint Just sur Dive